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Le café brûlant, j’étais en retard – Guillain Méjane

Le café brûlant, j’étais en retard – Guillain Méjane

Le café brûlant, j’étais en retard
ce matin les tapis de mon bureau formaient des plis inhabituels.
J’ai trébuché sur une ligne de morse turc – je remarque
mes chaussures
tachées de poussières
marquées des pattes d’un cétoine.
Clés, café en mains, lunettes au front, sac en bandoulière
Je penche à gauche, déhanche à droite jusqu’à la voiture.

Il y a toujours l’instant d’arrêt, aujourd’hui à la portière hier dans la salle de bain.
L’instant d’arrêt total.
L’averse oblique et me pousse.
Bruit de moteur absorbé par le bruit des trombes.

L’eau m’aveugle et me fait sourd, je n’entends que des bribes de Borges
à la radio hurlante.

J’ai roulé au pas, évité les trous inondés, coupé la route à un taxi.
J’arrive.
La paroi de métal épaisse s’ouvre pour moi.

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