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Je crois que la paresse naît de l’amour – François Sureau

Je crois que la paresse naît de l’amour – François Sureau

(Extrait)

Je crois avec Ligne que la paresse naît de l’amour, et du désir du bien. Paresseux, on accepte de vivre autrement que «sous les armes, parmi les arsenaux de la méchanceté». Mieux, on le désire de tout ce qui nous reste d’âme. Les déconvenues, villes traversées, pays étrangers, sentiment d’être étranger à soi-même, si décevant pour soi et pour les autres, les guerres perdues, entreprises inabouties, n’y peuvent rien. Le paresseux ne voit pas le monde comme un champ clos. Il est pour lui terrain de jeux et d’aventure, siège d’un loisir, d’un repos où il se trouve, conformément à sa nature et malgré les traverses, mille occasions d’attendre et d’espérer. Cette grâce qu’il a reçue, il ne la compte pas pour rien.

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