Sélectionner une page

La reconquête – Léon Degrelle

La reconquête – Léon Degrelle

Les remous qui agitent l’opinion, les guerres qui bouleversent les nations, ne sont que des épisodes.

Les réformes partielles ne changeront rien à ces cascades d’accidents.

Changer les hommes serait un ouvrage bien décevant s’il ne s’accompagnait pas d’un travail essentiel au fond des âmes, d’une transformation des bases mêmes de notre temps.

Tous les scandales, la déchéance de l’honnêteté et de l’honneur, l’impudeur dans la certitude de l’impunité, la passion de l’argent qui balaye conventions, dignité, respect de soi-même, l’amoralité, devenue inconsciente, décèlent le mal profond qui réclame des remèdes d’une égale ampleur.

Ce n’est pas brusquement qu’on ment, qu’on enfreint toutes les lois morales, surnaturelles ou naturelles, et, plus simplement, les lois du code. Ce n’est pas en un jour qu’on arrive à braver hypocritement, à ne parler qu’avec réticence, à mentir avec des mots vertueux.

Cette déformation des consciences qui stupéfie, qui effraie, aujourd’hui, ou qui prend des airs de supériorité sarcastique, n’est que la conclusion d’une longue déchéance des vertus humaines.

C’est la passion de la richesse, la volonté d’être puissant n’importe comment, c’est la frénésie des honneurs, c’est le matérialisme, c’est l’assouvissement sans scrupule des instincts, qui ont corrompu les hommes et, à travers eux, les institutions.

Le monde est de plus en plus préoccupé des joies banales, matérielles, ou simplement animales. Il se ramasse sur lui-même, pour conserver ou gagner le maximum. Chacun vit pour soi, laisse dominer sa vie au foyer, au sein du pays, par un égoïsme constant qui a converti les hommes en loups haineux, aigris, cupides, ou en résidus humains corrompus.

Nous ne sortirons de cette déchéance que par un immense redressement moral, en réapprenant aux hommes à aimer, à se sacrifier, à vivre, à lutter et à mourir pour un idéal supérieur.

En un siècle où on ne vit que pour soi, il faudra que des centaines, des milliers d’hommes ne vivent plus pour eux, mais pour un idéal collectif, consentant pour lui, à l’avance, tous les sacrifices, toutes les humiliations, tous les héroïsmes.

Seuls comptent la foi, la confiance brillante, l’absence complète d’égoïsme et d’individualisme, la tension de tout l’être vers le service, si ingrat soit-il, n’importe où, n’importe comment, d’une cause qui dépasse l’homme, lui demandant tout, ne lui promettant rien.

Seuls comptent la qualité de l’âme, la vibration, le don total, la volonté de hisser par-dessus tout un idéal, dans le désintéressement le plus absolu.

L’heure vient où, pour sauver le monde, il faudra la poignée de héros et de saints qui feront la Reconquête.

Archives par mois