Grande bête dorée, Amour couleur de femme – Odilon-Jean Périer
Grande bête dorée, Amour couleur de femme
Les bras ouverts, debout au milieu du chemin
Que faites-vous de moi dans cette blanche flamme ?
Soutiendrais-je longtemps son éclat inhumain ?
Laissez donc ma sagesse étendre un peu ses ailes,
Passer ce bel oiseau sur mes livres déserts ;
Laissez aller mon chant à des amis fidèles
Et battre ce cœur dur quand je forme un beau vers.
Je retrouve partout votre force pliante
Vos longues mains, partout vos mains toutes-puissantes,
Ces délices sur moi sans que j’ouvre les yeux
Hélas ! et ce plaisir où le corps se dénoue,
– Comme un soldat fuyard s’empêtre dans la boue
Tombe parmi les morts et se perd avec eux.