Ma fenêtre se courbe – Guillain Méjane
Ma fenêtre se courbe,
Percée de rayons faibles.
La trame de mes images, griffée
Par la fatigue, coupée de clignements.
Le temps long, de la douleur, se contracte,
Me laisse en repos, ivre de soulagement.
Le détail d’une branche vivante, tordue,
Sur fond bleu un peu nuageux,
M’absorbe jusqu’à l’absence.
Je voudrais lire, comprendre, son intime essence.
De ses particules fines, dansantes,
Au parfum de son écorce,
Il y a un mystère qui m’échappera
Toujours.
Je prends ce temps et
je le décortique.
Je m’en réjouis.
Il s’amenuise.
Et je m’efface, insouciant.