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Le marchand grec – Louis Brauquier

Le marchand grec – Louis Brauquier

Son père trafiquait, en l’obscure boutique
Parmi l’odeur de crasse d’homme et de pipi,
Le cuivre, les petites filles, les tapis,
Dans la ruelle du faubourg de Salonique.

Mais lui n’a jamais fait que six mois de prison
Pour avoir spéculé sans pudeur sur les huiles.
Il mène sur les quais sa grosse automobile
Déjeune chez Suquet et dîne chez Peysson.

Il achète le blé, les cuirs et l’arachide
Affrète des bateaux vers des villes torrides
Et, bénissant son père, au moins dix fois par jour,

II corrompt de son or les mères sans scrupules,
Qui conduisent chez lui, dans le noir crépuscule
Leurs filles vierges qui demeurent son amour.

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