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Chant de mai – Frédéric Nietzsche

Chant de mai – Frédéric Nietzsche

Les oiseaux chantent avec ravissement
Loin dans l’épaisseur du bois ;
Les champs ensoleillés s’étendent
Sous les gracieux rayons de mai.

Les ruisseaux murmurent doucement
À travers la campagne fleurie
Où jubile l’alouette.
Oh peut-il se donner chose plus belle

Que le mois de mai, que le seul mai ?

Ce qui m’attristait le cœur,
Le faisait sombre et désemparé,
Ce qui était vaste désert et frisson,
Cela est à présent rayonnant de soleil.

Les fleurs se dressent gracieuses
Dans les prés aux riches éclosions,
Où bourdonnent les abeilles.
Oh peut-il se donner chose plus belle

Ô plénitude infinie
De pure béatitude !
Ô délice, oh enveloppe
Mon cœur avec sa peine

Fais passer et s’évanouir
Ce qui ne murmure pas sur mon cœur
Comme des souffles printaniers !
Oh peut-il se donner chose plus belle

Que le mois de mai, le seul mai ?

Je voudrais me plonger
Dans cette mer de volupté ;
Cette douce pensée
Soulève déjà de joie ma poitrine.

Je voudrais t’embrasser
Et ne plus jamais me séparer de toi,
Ô printemps, viens, entre!
Il ne peut rien se donner de plus beau

Que le mois de mai, que le seul mai !

Que le mois de mai, le seul mai ?

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