L’île du lac d’Innisfree – William Butler Yeats
Me lever et partir sans plus tarder… partir pour Innisfree…
Quelque hutte aller là-bas bâtir… d’argile et d’osier…
Neuf rangs de fève y planter… des abeilles pour le miel –
Et vivre seul en leur bourdonnante clairière…
Trouver enfin la paix, là-bas, la paix qui douce y pleut…
Y pleut des voiles du matin sur le chant des grillons
Là-bas, où minuit n’est qu’étincelles, midi pourpres lueurs
Et le soir nuées de vols de linots…
Me lever et partir – enfin – car toujours nuit et jour
J’entends ce lac qui bat sourdement sur ses rives :
Que je sois sur les routes, sur le pavé des villes,
Je l’entends – au tréfond de mon coeur…