Puisque sont verts les arbres d’Issoudun – Frédéric Kiesel
Puisque sont verts les arbres d’Issoudun
D’un vert plus tendre que le ciel d’ardoise
À peine bleu dans un soir de passage
Où toute joie perd son nom et le nôtre
Puisque voici l’instant où nos visages,
Parmi les toits de printemps d’Issoudun
Ont oublié leur poids de chair et cendre,
Puisque le dieu des luzernes touchées
Et des glacis de l’enfance cachée
Ferme sur nous le piège d’un parfum
– Verger d’un jour aux abords d’Issoudun –
Puisque le cœur du temps oublie de battre,
Prends-moi les mains et gardons-nous de craindre
Que nulle mort ou nulle nuit ne prenne
Ce qu’Issoudun nous donne et que je tais.