Prière – Nérée Beauchemin
Toi qui ne m’es connu que par le grand système
Des mondes infinis,
D’un esprit sûr, pourtant, je crois en Toi. Je t’aime,
Seigneur, je te bénis.
D’où me vient donc l’instinct qui m’entraîne dans l’orbe
De ton éternité ?
D’où me vient-il, l’aveugle amour qui se résorbe
En ta vaste bonté ?
Ma pauvre âme t’implore et te fait violence,
Ô mon Père, ô mon Dieu !
Et tu ne me réponds que par le grand silence
De ton firmament bleu.
Se peut-il que l’éclat de l’invisible gloire
Que nul regard n’atteint,
Demeure, pour les yeux qui s’obstinent à croire,
À tout jamais, lointain ?
Se peut-il que les mots qui sortent de ma bouche
Retombent incompris ?
Se peut-il que Celui dont la grâce me touche
N’entende pas mes cris ?
Seigneur, Seigneur, au soir des jours que tu m’accordes,
Je me meurs de te voir.
De cette vision, Dieu des miséricordes,
Oh ! donne-moi l’espoir !