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La visite – Louis Brauquier

La visite – Louis Brauquier

La paix des champs entre la nuit par la fenêtre,
L’étoile inscrit sa course au tableau noir du ciel.
Je me tourne sur le côté gauche, vers elle,
Et je sombre et m’endors.

Alors, sans bruit, se glisse
Dans la chambre, celle dont mes rêves sont faits.
La plénitude émanée de cette immobile
Présence, comble de sa blancheur cette ancienne

Grange, où s’attarde une odeur de luzerne séchée.
Et je tremble et j’attends, je l’espère et je l’aime.
Je suis envahi d’une mortelle douceur.

Aérienne, es-tu celle qu’au bout du champ
J’ai vue, ce soir encor dans sa gaine de pierre,
Hors du limbe nocturne, un fantôme songeur ?

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