Bart à la pêche aux coquillages – La Blanche
Bart à la pêche aux coquillages fume sur la plage
Et dessine des visages de femmes sur le sable
Que la mer jalouse saccage puis efface d’une vague
Légère comme une plume dans l’écume et la rage.
Seul sur la plage, Bart ramasse des coquillages
Pour décorer le temps qui passe et pour dessiner des visages
De femmes sur le sable mais la mer toujours les efface
D’une vague sévère, jalouse et pourtant si légère.
Bart fume doucement en dessinant des chevelures
D’herbes de mer et d’algues brunes où parfois il plante une plume
De goéland mais toujours la mer tourne la page et fait se noyer les visages
Des belles sous les larmes et le sel.
Bart à le blues, il dessine les yeux de ses épouses
Avec des cailloux, des bijoux de verre poli,
Des étoiles de mer morte vite emportés par les eaux fortes
De la mer qui clapotent de jalousie.
Bart en a marre, il jette à l’eau un œil noir et, provocateur,
Il dessine un dernier visage avec un cœur et une flèche.
Folle de rage une vague sèche le saccage
Et le ressac laisse la plage vierge.
Bart se marre, il allume un autre cigare
Et les mains dans les poches il part,
Il part fumer son amertume, dans le ciel derrière les dunes ;
Il part dessiner des nuages et il va tromper son chômage
Pour décorer le temps qui passe.