Trolls et forêts du Nord – John Bauer
John Bauer est né le 4 juin 1882 à Jönköping, fils de Joseph Bauer, boucher et de la suédoise Emma Wadell. Le père de Bauer est arrivé en Suède depuis la Bavière en 1863.
A 16 ans, en 1898, Bauer s’est rendu à Stockholm pour étudier, mais il n’a pas été accepté à l’académie des arts car il fut considéré trop jeune malgré son talent précoce. Deux ans plus tard, il rentre enfin à l’académie des arts, où il fut instantanément recommandé comme illustrateur. À l’école d’art, il rencontra sa future épouse, Ester Ellqvist, également étudiante en art.
Avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, Ester était apprécié et observé par les étudiants masculins. Elle devint bientôt le modèle de Bauer, à l’instar de la princesse Tuvstarr. Deux ans plus tard (1906), il épouse Ester. Ils ont fait un voyage d’un an à l’étranger, notamment en Italie et en Allemagne.
À l’âge de vingt-cinq ans (1907), il est chargé d’illustrer une nouvelle collection de saga intitulée « Bland Tomtar and Troll », qui paraîtra tous les Noëls. Les images de ces livres de Noël sont considérées comme étant les plus célèbres. Tout le monde a probablement déjà vu sa magie, et la plupart des dessins sur le troll sont dans la mémoire collective, sans que l’on puisse généralement les rattacher à une histoire.
En 1915, Bauer et son épouse eurent un fils, Bengt. Le couple et leur fils Bengt âgé de deux ans se rendent vers leur nouvelle maison à Stockholm, où Bauer espère trouver un renouveau spirituel et une nouvelle vie pour sa famille. Il décide de prendre un bateau à vapeur.
Dans la nuit du 19 novembre 1918, le Per Brahe quitte Gränna chargé de socs de charrue, de machines à coudre, de barriques et de réchauds en fonte, les deux tiers de ses marchandises sont posés sur le pont faute de place dans la cale. Le bateau est pris dans une tempête, une partie de la marchandise tombe à l’eau tandis que le reste déstabilise le navire et le fait chavirer. Les 24 passagers, dont la famille Bauer, trouvent la mort dans ce naufrage.
Bauer n’a jamais cessé de douter de lui. Il considérait les louanges reçues pour ses illustrations de trolls et de princesses comme « un tapotement amical sur la tête pour avoir réalisé des images amusantes pour les enfants ». Il souhaitait s’adonner à ce qu’il appelait « l’Art véritable » en réalisant de grands tableaux à l’huile, mais il avait besoin des revenus que lui assuraient ses illustrations. Cet artiste en proie au doute étaient aux antipodes de l’image publique qu’il s’était forgé grâce en particulier à ses autoportraits dans lesquels il apparaissait en homme sûr de lui et plein d’autodérision vis-à-vis de sa relation avec les trolls et les gnomes.