Le dernier chapitre – Psykick Lyrikah
Je tourne les pages manuscrites à l’encre lourde
Les pages jaunies d’entre-lignes tapies
Les pages drapées dans leur silence
J’ouvre un œil, l’autre pleure
De mille merveilles, peut-être d’absence
Absorbant l’essence même du récit
Refuge des cris ou quant la peur et les pleurs s’écrivent
En solitaire, écumeur de papier terne
J’erre et marmonne entre deux bibliothécaires
Entre deux, je suis l’entre deux mondes
Entre deux, je suis l’antre, la fosse et les catacombes
Je suis l’ombre, je suis l’envieux
Je suis lâche et fier, je fuis le monde comme je peux
Squatteur de vieux bouquins poussiéreux
Des histoires lointaines, fuites faciles pour les cul-terreux
Déjà tout petit sans thune à sécher les cours
Pour piéger les tourments de mômes qui ratent au long cours
J’étais le roi, sans pote mais sans loi
Loin des cours, les cages de foot brillaient toutes sans moi
Mon kif c’est les livres et les livrer à mes yeux
Qu’ils tripent classe ou kitsch je vise l’esquive dans les lignes
De plus en plus, le monde se brouille entre fictif et réel
Parasite et secousse
Mon destin se lie à celui des personnages que je lis
Je suis influençable depuis tout petit
Épilogue, préface, note ajoutée
J’me prélasse dans le chapitre et le sommeil est ajourné
Quelques lignes en guise d’introduction
Le livre s’ouvre j’en suis l’âme et la locution
Chapitre 1
Aujourd’hui maman est morte
Je suis un étranger sur une plage, sous une cohorte d’étrangetés
Hier seulement traqué par les dangers d’une Seine en crue, j’étais ravage et méchanceté
J’ai croupi dans l’or jaune en 84
Matricule martyre rebelle au regard opaque
Cloué au pieu je tourne les pages
Et bave de rage, sagement isolé de leur monde mielleux
Je sais qu’ils veulent m’éliminer
Même mes voisins me guettent et me traitent d’illuminé
J’dors plus, ingurgite clope et café sous perfusion
Pour veiller en cas d’intrusion
A l’intérieur, les livres s’accumulent
J’y cherche de l’aide ou de l’espoir tapi dans ma bulle
D’amertume, alors je prends le large
J’bédave sec pour pillage, saccage, et naufrage
Un peu de rêve pour un type en chien de visage
Un peu de rêve, un peu de larmes coulent et gondolent les pages
Chapitre 2
Chronique d’une descente annoncée
L’état stagne, accro de pilule, style type mal avancé
Quoi ?! J’te gêne ? Je le sens
Croise-moi dans la rue, direct t’esquives, tu suis et tu changes de sens
Raskolnikov a tué la vieille pour sa thune, son argent
Tout crime gratuit mérite son châtiment
Hâtivement je rentre en longeant les murs à gueuler
Accoudé sur un pont le teint glacé, prêt à dégueuler
Bande de nazes
Je suis le coupable et la mort
Mais qui peut le savoir ? Je suis Sauron seigneur du Mordor
J’honore les faibles et les force à faire taire l’effort
J’honore l’égo au goulot blindé d’alcool !
Fort de ma position, complexe d’apparence
Je suis le pauvre type un peu simple, sans importance
Huit minutes pour d’autres, quarante ans pour moi
Péter les plombs sans savoir comment ni pourquoi
J’ai sauté du pont à 2h47
Sous les lumières de la ville, complice d’apparence nette
Fouillez chez moi, trouvez l’inachevée
Chronique d’un looser, le recueil du seuil d’aliéné
Chronique d’un looser, le recueil du seuil d’aliéné
Chronique d’un looser, le recueil du seuil d’aliéné.