Diaka – Birago Diop
Dans la plaine au lointain
L’heure est déjà tardive
Les lucioles rivent
De l’ombre sur la rive.
Las de jouer en vain
Seuls dans le soir serein
Les archets des grillons
Qui ont perdu leurs crins,
Las de jouer en vain
Dorment sur leurs violons
Dans l’ombre de la rive…
L’heure est déjà tardive…
Dans la plaine au lointain,
Danse de lueurs mauves,
Flambe le feu des fauves.
Les bergers yeux ouverts
Rêvent à des prés verts
Dans la plaine au lointain.
Le vent souffle à travers
Les raides vétivers,
Attise un feu de fauves
Qui danse en courts éclairs.
Dans la plaine au lointain
Dansent des lueurs mauves.
L’eau se plaint et se fend
Comme la guinée neuve,
Se déchirant au lent
Passage du chaland,
Comme la guinée neuve
Au poids du lourd chaland
D’où monte le doux chant
De ceux qui seuls peuvent
Chanter les âpres chants
Lovés au bord du fleuve
Qui se plaint et se fend
Comme la guinée neuve…