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Polyarnye nochi – Simon Roberts

Polyarnye nochi – Simon Roberts

Les hivers impitoyables et dramatiques ont souvent été considérés comme l’une des caractéristiques les plus déterminantes de la Russie. Un hiver russe évoque à la fois de grandes difficultés : des températures extrêmes, des privations physiques, une atmosphère d’isolement et de désolation, mais aussi une grande beauté. La majesté de la Russie est renforcée par l’intensité de son hiver et pendant des siècles, l’hiver russe a été romancé par de nombreux artistes des maîtres réalistes du XIXe siècle, à des réalisateurs modernes tels que Tarkovsky et Zviagentsev.

Utilisant le crépuscule perpétuel de l’extrême nord de la Russie, Roberts incarne la lumière naturelle qui n’était disponible que quelques heures par jour pendant les Polyarnye Nochi (les nuits polaires), de décembre à la mi-janvier lorsque le soleil reste sous l’horizon. Comme la mère patrie avant elle, Polyarnye Nochi est un témoignage de la vie russe moderne et peut presque être considéré comme un «road movie». Ses images évoquent la semi-lumière entre la réalité du sujet et la qualité surréaliste de l’image. Souvent, il équilibre la propriété de rêve du sujet avec l’utilisation d’une longue exposition pour rendre le plus de détails possible sur la photographie.

L’ingéniosité de l’homme face à la force de la nature est un aspect de ces photographies. Mais ce sont aussi des études sur la façon dont la nature, et plus particulièrement l’hiver, bien qu’il soit temporairement et souvent brutalement apprivoisé, est capable de consommer, de transformer, d’embellir et de dissimuler le monde créé par l’homme. Les photographies font allusion à la coexistence difficile de l’homme et de la nature, mais capturent aussi la beauté indéfinissable et insaisissable qui résulte de cette alliance précaire.

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