Fenêtres – Keiichi Tahara
Nul besoin des outils du sculpteur pour libérer la lumière emprisonnée à l’intérieur du bloc de marbre pourrait-on dire, paraphrasant Michel-Ange, lorsque l’on regarde le travail de Keiichi Tahara (né en 1951 à Tokyo). De son œil photographique, ce sculpteur de lumière cisèle la lumière française jugée « très brutale et perçante » face à celle du Japon « toujours voilée et enveloppée ».
La série Fenêtre (1973-1984) est, lors de son arrivée en France, l’unique moyen de communiquer avec le monde, démarche qu’il poursuivra dans ses différents appartements parisiens, de Paris à Saint-Mandé, pour « établir et affirmer l’existence de mon « moi » ». « Pourquoi ses vues vers l’extérieur, en arrivant en France, à Paris et en région parisienne, où vous alliez demeurer jusqu’en 2007 ? ». « Dans un souci d’essayer de comprendre la France, où j’arrivais, j’ai voulu travailler de l’intérieur. Des fenêtres couvertes de poussière, salies par les vapeurs des restaurants de la rue Saint-Séverin dans le quartier latin ou dans d’autres lieux, ce sont ces fenêtres sur la ville qui m’intéressait, cette ville prise à travers le vasistas de ma chambre de bonne ou de ma fenêtre de cuisine ».