Œufs artificiels – Blaise Cendrars
En attendant de pouvoir débarquer nous buvons des cocktails au fumoir. Un banquier nous raconte l’installation et le fonctionnement d’une fabrique d’œufs artificiels établie dans la banlieue de Bordeaux. On fabrique le blanc d’œuf avec de l’hémoglobine de sang de cheval. Le jaune d’œuf est fabriqué avec de la farine de maïs très impalpable et des huiles fines
Ce mélange est répandu dans des moules ronds qui passent au frigorifique.
Ainsi on obtient une boule jaune que l’on trempe dans du coliure pour qu’une légère pellicule se forme autour.
On met autour de ce produit de l’hémoglobine fouettée comme de la crème et le tout retourne au frigo où le blanc d’œuf artificiel se saisit exposé à une température très basse.
Nouveau bain de coliure puis on obtient par un procédé très simple un précipité calcaire qui forme la coquille.
Ceci me rappelle que j’ai vu avant la guerre à Düsseldorf des machines à polir culotter et nuancer les grains de café. Et donner ainsi à des cafés de mauvaise qualité l’aspect des grains des cafés d’origine Jamaïque Bourbon Bornéo Arabie etc.