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Sonnet – Yehuda Amichaï

Sonnet – Yehuda Amichaï

Les lèvres de la mort jadis pleine d’inconséquence
Murmurent un seul mot à la terre.
Et, chaque arbre maintenant, disproportionné
A exagéré sa naissance printanière.

La terre lacère à nouveau ses bandages.
Elle ne veut point guérir. Elle veut de la douleur.
Le printemps n’est pas la paix ; ce n’est point le repos,
Le printemps est un territoire ennemi.

Si tous nous pouvions atteindre ce but,
Les jeunes amoureux pourraient en une seule patrouille :
Dorénavant nous étions envoyés au pays de l’Arc-en-ciel ;

Quoique nous savions : la mort revient ;
Quoique nous savions : la tempête est née sortie
De l’ouverture d’une jeune fille.

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