Sortie de la foule, océan qui roule – Walt Whitman
Sortie de la foule, océan qui roule, une goutte s’est doucement approchée de moi,
Et m’a murmuré : Je t’aime, je mourrai bientôt,
J’ai accompli un long voyage uniquement pour te contempler, te toucher,
Car je ne pourrais pas mourir avant de t’avoir une fois contemplé,
Et j’aurais eu peur de te perdre plus tard.
A présent que nous nous sommes rencontrés, que nous nous sommes regardés, nous pouvons être tranquilles.
Retourne en paix à l’océan, ma bien-aimée,
Moi aussi je fais partie de cet océan, ma bien-aimée, nous ne sommes pas tellement séparés.
Regarde le grand globe terrestre, la cohésion de tout, comme tout cela est parfait !
Quant à moi et à toi, si la mer irrésistible doit nous séparer,
Et pour une heure nous emporter vers des points contraires, elle ne peut cependant nous tenir à jamais éloignés l’un de l’autre ;
Ne sois pas impatiente — un petit moment — sache-le, je salue l’air, l’océan et la terre,
Chaque jour au coucher du soleil, pour ta chère vie, mon aimée.