XII / 17 – Roberto Juarroz
La parabole qu’est notre environnement
contamine notre vision
et l’embrase d’une fugace parade
qui contredit les étoiles.
Le mythe de porter en soi un dieu
nous scarifie la vision
et la corrompt sous la tutelle intime
d’un oeil ancré dans son propre strabisme.
Coincée entre le dehors et le dedans,
la vision devrait être autonome,
indépendante de l’homme et des dieux,
de l’oeil et des choses.
La vision devrait être vision et non regard,
lumière sensible, ponction, flamme sans bûches,
création d’un oeil, non son rejeton.
Et après, seulement, ouvrir le monde.