Vers gnomiques – William Blake
Celui qui veut une preuve de ce qu’il ne peut percevoir est un sot
Celui qui veut offrir la foi à cet idiot est un fou.
Les grandes choses surviennent quand les hommes et les montagnes se rencontrent et non quand on joue des coudes dans la rue.
A Dieu
Si Tu as créé un cercle où nous devons aller
Rentres-y et voyons comment tu t’y prendras.
On dit que ce mystère ne cessera jamais :
le prêtre promeut la guerre et le soldat, la paix.
Fais ce que tu veux : cette vie est une fiction
Et n’est faite que de la Contradiction.
L’ange qui présida à ma naissance
Dit : « Petite créature, toute de joie et de gaieté
Va, aime sans aucune aide sur cette terre ».
La Terreur rugit dans la maison ;
Mais la Pitié se tient sur le seuil.
Je te donne le bout d’un fil d’or :
enroule ce fil autour d’une balle
et il te conduira à la Porte du Paradis
taillée dans le mur de Jérusalem.
Les âmes des hommes sont vendues et achetées
Ainsi que l’Enfance nourrie de lait pour un peu d’or ;
Et la jeunesse et la beauté
Conduites à l’abattoir, contre un peu de pain.
A Flaxman
Je ne me moque pas de toi, même si par toi je suis moqué
Tu me traites de fou, mais je te prends pour un sot.
A Hunt
J’ai été traité de fou ; on te traite d’idiot.
Je me demande qui on envie : toi ou moi ?