Tout au fond de l’abime – Guillain Méjane
Tout au fond de l’abime, à l’avant des failles infinies,
En pente douce, sur un sol glabre.
Où les mousses disputent à l’herbe terne,
Les terres encombrées de pierres éparses.
À l’ombre d’un promontoire, isolé des cavernes,
Des éboulements troglodytes.
Un cube de granit, de la taille d’une main.
Entouré de roches mal taillées,
Je le trouvais irréel.
Un temple.
À géométrie classique,
Onze par onze par onze.
À l’échelle de ceux qui regardent de si bas.
Le dernier fil d’eau par les flancs asséchés
Traverse et s’abat, en trombe et en cascade,
De son arrête aux peuples d’en bas,
Qui l’attendaient avant la saison sèche.