Sur les murs les halos jaunes – Guillain Méjane
Sur les murs les halos jaunes des lampadaires fourmillent.
Les nuées d’insectes le voilent.
Il a perdu le noir profond
il se baigne de jaune.
Je me suis arrêté sur son œil aveugle.
Depuis le réveil le mal de tête m’écorche vif
j’ai commencé à me souvenir de tout.
La déferlante de mémoire m’emporte.
Il est entré en moi sans permission.
Je deviens bref, hyper.
Je vais bientôt me souvenir de tout.
La nuée vole plus lentement, les rayons de lune durcissent.
Je regarde le trottoir s’effacer.
Le monde explose, je me souviens de tout.
Je disparais dans une banlieue de Buenos Aires.