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Saaleck ! – Frédéric Nietzsche

Saaleck ! – Frédéric Nietzsche

Une béatifique paix du soir
Plane sur la montagne et la vallée.
Le soleil souriant verse avec grâce
Ses derniers rayons jusqu’à nous.

Les hauteurs alentour s’embrasent
Et scintillent en gloire et majesté.
Et il me semble voir les chevaliers, sortis
De leurs tombeaux, retrouver leur ancienne puissance.

Prêtez l’oreille ! Venus des donjons
Retentissent avec force des éclats de joie.
La forêt fait cercle : elle écoute
Ces résonances de volupté.

S’entremêlement les échos de mainte chanson
Célébrant la volupté de la chasse,

Les cors lancent distinctement leurs accents à l’unisson
Des timbres clairs des trompettes.
Voilà que le soleil a sombré, dissipée,
L’harmonie joyeuse s’éteint.

Le silence et l’effroi des tombeaux
Transit d’angoisse les hautes salles.
Saaleck repose, si triste,
Là-haut dans son désert de roche.
À le voir, un frisson d’horreur
Me pénètre le fond de l’âme.

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