Rumba – Birago Diop
(Ce texte inédit à l’édition a été retrouvé en 2004)
La courbe seule est gracieuse,
La rumba c’est l’arc qui se meut.
Ce soit une note pleureuse
Est suspendue entre nous deux.
Mammy, pleure le saxophone,
Mammy, mammy, dit le piston…
Soudain une femme frissonne,
Car le jazz appelle Ninon.
Molle et sourde comme un andante
Sur un rythme lent et lascif,
La rumba danse d’amour chante
Son chant tendre, ardent et plaintif.
Une note monte et s’étrangle
En gémissant en ut majeur ;
Elle s’arrête près d’un angle
Et tombe lourde, puis se meurt.
De nos hanches naissent des ondes
Où nos désirs inavoués
Se bercent au gré d’une ronde
Qui ne pourra plus s’achever.
Molle et sourde comme un andante,
Sur un rythme lent et lascif,
La rumba danse d’amour chante
Son chant tendre, ardent et plaintif.