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Reste encore cette nuit – Virgile

Reste encore cette nuit – Virgile

(Traduction de Paul Valery – 1942)

Reste encore cette nuit. Dors là tout près de moi
Sur ce feuillage frais. Nous aurons de bons fruits,
Fromage en abondance et de tendres châtaignes.
Vois : au lointain déjà les toits des fermes fument
Et les ombres des monts grandissent jusqu’à nous.

Vois, le soleil couchant fait les ombres plus longues,
Les taureaux sous le joug ramènent les charrues.

Mais il faut à présent rentrer, compter les bêtes,
Vesper le veut, qui vient en dépit de l’Olympe.

Debout !… Chanter à l’ombre est chose assez malsaine
Et du genévrier l’ombre est funeste aux fruits.
Rentrez, voici Vesper, rentrez, chèvres repues.

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