Refuge – Birago Diop
Reviendra-t-il jamais notre temps du « Vin Triste »
Après ces mornes jours d’un temps triste incertain,
Qui de l’aube à la nuit, hier, aujourd’hui, demain,
Sont tissés d’un ennui dont la trame résiste ?
J’ai foulé très longtemps d’impassibles chemins,
Et sur mes pas nouveaux de la cendre persiste
Ternissant nos amours, mes Compagnons de piste,
Maintenant seuls reflets des grands rêves éteints.
Lambeaux effilochés aux branches équarries
Le souvenir gémit aux vents qui l’ont glacé
Assourdi par l’écho des aigu les taries…
Lorsqu’en vain j’ai pleuré sur notre bref passé,
Tranquille je reprends le long joug des journées
Pour mieux rythmer ma rime à grands coups de cognées.