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Pudeur – André Frédérique

Pudeur – André Frédérique

Elle rougit si on parle de chaise, pour ce que l’on y pose. Je prends mille précautions pour ne pas choquer ma femme. Dès le matin, une lettre la prévient de ma visite possible dans sa chambre pour le lendemain soir. J’entre comme quelqu’un qui se tromperait, m’excusant, revêtu d’un lourd pardessus beige. Ensuite, je dois imaginer mille raisons pour le quitter, la chaleur, ou qu’il est trempé.

En veston, je ne puis éviter que sa rougeur ne soit extrême. Il me faut revenir en arrière afin qu’elle n’éclate pas, m’entourer de rideaux ou me cacher dans la pièce voisine. Je reviens. Elle, enfouie sous les draps (en manteau de fourrure) a repris sa contenance. Je me glisse. Non, ce n’est pas commode.

Après je dois partir en voyage. Mais la gêne persiste des mois entre nous deux.

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