Ne retenez rien de moi – Guillain Méjane
Ne retenez rien de moi,
contrariez,
usez moi,
pour la naïveté de mon évanouissement.
La matière de mon cerveau perd ici
ses pièces originales, mise en trop.
Ça cafarde dans une soupe originelle
froide de mélancolie,
du lait caillé de crachins solaires.
Par les trous dans le voile, je vois
un peu de mer, le soleil à peine.
L’été s’éloigne, je n’approche rien.
Ma vie dérive autrement, repoussée
par des courants de basse intensité.
Près de moi,
la substance floue pose ses ratés
et je fais des gestes vides,
des grimaces en mâchant.