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Lorsque nous revîmes les îles – Tomas Tranströmer

Lorsque nous revîmes les îles – Tomas Tranströmer

Lorsque le bateau approche au loin
l’averse survient et l’aveugle soudain.
Les gouttes de mercure frémissent sur les vagues

et le gris-bleu s’étend.

L’océan s’en va jusque dans les cabanes.
Une lueur dans l’obscurité du vestibule.
Des pas lourds à l’étage
et ces coffres aux sourires fraîchement repeints.
Un orchestre indien de récipients de cuivre.
Un nouveau-né aux yeux de houle.

(La pluie cesse peu à peu.
La fumée fait quelques pas dans l’air
et chancelle au-dessus du toit.)

Voici encore davantage de choses
plus grandes que dans vos rêves.

La plage et les huttes des anguilles.
Une affiche portant l’inscription CÂBLE.
La vieille lande brille
pour celui qui vient à tire d’aile.

De fertiles lopins, derrière les rochers
et l’épouvantail, notre sentinelle
qui appelle les couleurs.

Cet étonnement toujours aussi immense
quand l’île me tend la main
et me tire de ma tristesse.

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