Lorsque je suis en proie – Jean Cocteau
Lorsque je suis en proie à ce sombre délire
Qui ravage les cœurs jaloux
Tu peux continuer à fumer et à lire
Toi plus féroce que les loups
Lorsque mon âme et ma peau tendres
Se dessèchent d’être sans toi
Tu peux me faire attendre attendre attendre
M’oublier sous un autre toit
Lorsque ta cruauté tourmente aussi mes songes
Moi le fidèle et le maudit
Tu me mens et tu fais à d’autres des mensonges
Avec les mots que je t’ai dits
L’horloge, l’ascenseur, la fenêtre, la porte
Tes gants, ta canne, ton chapeau
Peuvent faire de moi cette effrayante morte
Qui t’a dans l’âme et dans la peau.