Les yeux secs – Birago Diop
Les yeux secs qu’aucun pleur n’humecte
Défendant au soleil d’entrer
Dans l’âme où le spleen se délecte
Des plus sombres pensers.
Ils ne brillent plus de la flamme
Qui consume tout en dedans
Et l’on peut mentir à la femme
Lui mentir aisément.
Hélas les larmes non tombées
Peu à peu corrodent le cœur
Comme une pierre imbibée
D’infernales liqueurs.
Le pleur qui n’a pas chu augmente
La sourde rumeur des sanglots
Et la rumeur monte pesante
Ainsi qu’un lourd fardeau.