Le vent se lève – Fernando Pessoa
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Le vent se lève… C’était d’abord comme la voix d’un espace vide… L’espace soufflant à l’intérieur d’un trou, un manque dans le silence de l’air. Puis monte un sanglot, un sanglot du bout du monde, et l’on s’aperçoit que les vitres tremblaient et que c’était réellement le vent. Puis cela résonne plus fort, un hurlement sourd, un hurlement dépourvu d’être, un grincement de choses diverses, une chute de petits morceaux, un atome de fin du monde.