Le sublime cachot – Jean Cocteau
Joie intense d’un matin chaud,
Prodigue et sublime cachot !
Merci, Destin qui me le donnes !
D’un néant à un autre néant,
Ce ciel, cette eau, ces belladones,
Ce sourire de doux géant,
Épanoui sur la nature,
Cette fraîche et nette peinture
Que mon œil, chaque nouvel an,
Porte sur son limpide écran ;
Et même l’hivernale neige !
Comment peut-on, comment pourrais-je,
Destin vague et sans horizon,
Ne pas pleurer cette prison,
Que ton obscur vouloir abrège ?