Le goglu – Nérée Beauchemin
Tandis que le moineau goulu
S’abrite et couve à l’aventure,
C’est dans les fleurs et la verdure
Que niche et couve le goglu.
C’est dans l’herbe où la marguerite,
Au trèfle rose et blanc, s’unit,
Que l’on découvrirait le nid
Du voluptueux sybarite.
De l’aube au soir, il fait la cour,
Et vole et vole à sa payse,
Que l’agreste fleur des foins grise
De tous les philtres de l’amour.
Et quand de son alcôve fraîche,
Vers l’azur et vers la clarté,
Ivre des parfums de l’été,
Il s’élance comme une flèche.
Rien n’imite le timbre clair
Des cris d’orgueil et d’allégresse
Que, dans son indicible ivresse,
Son cœur éparpille dans l’air.
Oh ! c’est mon enfance éveillée,
Clair chanteur des prés, que j’entends,
Dans les sons de flûte éclatants
De ta radieuse envolée.