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Le cercueil de Maka-Couly – Birago Diop

Le cercueil de Maka-Couly – Birago Diop

La sérénité des derniers jours que passait sur cette terre l’homme de bien qu’était aux yeux de tous Demba Sali, était troublée, le doute le minant peut-être davantage que la maladie qui le tenait attaché sur son lit. Car ceux qui partent vers l’autre monde sont souvent responsables de ce qui adviendra aux leurs après leur mort quand ils ne laissent que femmes et enfants en bas âge dont les tourments pèsent d’un lourd poids sur les tombes.

Il est plus aisé de partir quand on sait, quand on croit savoir que ce que l’on quitte est laissé en de bonnes mains.

Demba Sali avait cru l’avoir su. Mais maintenant, en ses nuits de douleurs, il doutait d’avoir laissé aux mains qu’il fallait, qu’il aurait fallu, ses biens destinés à son fils encore trop jeune : les mains de son plus-que-frère Malick Gaye.

Malick Gaye avait été le compagnon de chaque jour ou presque de sa vie de garçon, d’adolescent et d’homme fait, depuis leur case-d’hommes. Ensemble ils avaient été, jeunes hommes, vers l’Est, en de longs voyages, à la recherche de l’or de N’Galam. Ensemble ils avaient conduit vers le Sud leurs bêtes à vendre. Ils avaient été plus tard ensemble dans le Nord pour rendre grâce au vieux Marabout Maure qui en leurs jeunes années les avait initiés à la loi coranique et aux préceptes de l’Islam, et sur les conseils de qui, leur bien-être assuré après leurs longues randonnées, ils étaient venus ensemble se fixer à Maka-Kouli, le village qu’avait fondé Serigne Madiakaté-Kala dont la réputation de sagesse et de science avait débordé depuis longtemps les limites du Pays.

Bien que compagnons de jeunesse et amis d’âge mûr, les occasions qu’ils avaient eues de se quereller pouvaient encore, après tant d’années et d’années, se compter sur les doigts des mains jadis laborieuses et fermes, maintenant décharnées et faibles de Demba Sali. Leur plus forte dispute avait eu lieu quand Malick Gaye, pour épouser une toute jeune femme avait répudié sa compagne des jours moins sereins et des heures pénibles qu’ils avaient parfois passés, parce qu’elle n’avait pu lui donner d’enfant alors qu’un garçon était né dans la demeure de Demba Sali.

Cependant, revivant en ses trop longues nuits de douleurs, les années écoulées, Demba Sali voyait parfois revenir en sa mémoire des paroles et des actes, des faits et des gestes de son ami qu’il aurait sans doute maintenant jugés avec moins d’indulgence qu’en d’autres temps.

Loin d’avoir perdu les leçons de son vénérable Maître Maure, Demba Sali s’était au contraire perfectionné au contact des meilleurs talibés de Maka-Kouli qui connaissant sa large hospitalité fréquentaient assidûment son accueillante demeure. Non seulement il pouvait encore réciter le Coran de haut en bas et de bas en haut, lisait le Rissâla et les Hadits, les écrits que le sage Madiakaté Kala voulait bien confier à ses disciples, poèmes, litanies, prières et louanges du Seigneur et des Saints de l’Islam, mais il avait appris à bien écrire avec Thierno Peulh, le plus fervent des élèves du savant Maître de Maka-Kouli.

Demba avait donc, au matin d’une nuit de veille soucieuse avant de quitter cette terre, noté sur un papier tous les biens qu’il léguait à son fils Seydou encore tout jeune et dont il avait donné la garde à son ami Malick Gaye. Sa femme Fatou avait cousu ce papier dans un bout d’étoffe que le cordonnier avait habillé de cuir et muni d’une cordelette ainsi qu’une amulette.

Les tourments de Demba Sali s’étaient apaisés quand il avait passé la cordelette au cou de son fils après avoir expliqué à sa femme que le papier qu’elle avait cousu dans le bout d’étoffe et que le cordonnier avait habillé devait servir à leur fils, si besoin en était un jour — mais il ne le croyait pas cependant — pour réclamer l’héritage confié à son ami Malick Gaye.

Et sa mort fut aussi calme que la calme journée qui finissait…

Et le temps passa.

Malick Gaye, qui naguère ne quittait presque pas le jour durant la maison de son ami du vivant de Demba Sali, n’y venait plus que de loin en loin s’inquiéter des besoins et soucis de Fatou et de Seydou. Le plus souvent, c’était la veuve de Demba Sali qui, à sa grande gêne, allait ou envoyait son fils lui demander comme une aumône de quoi se nourrir et nourrir son enfant, se vêtir et vêtir son enfant, ne pouvant même plus remplir les obligations que leur imposait la mémoire du défunt ni tenir le rang qui fut celui de leur demeure.

Malick Gaye allait plus souvent là-bas vers le Nord choisir et faire vendre dans le Sud quelques bêtes du beau troupeau que son ami avait confié à des pasteurs des bords du Fleuve.

Seydou grandissait et devenait un homme. Et Malick Gaye jamais ne parlait de lui remettre ses biens.

— Mon fils, lui dit un jour sa mère, mon fils, voici vingt lunes que tu devrais être en possession de ce que t’a laissé ton père. La façon dont agit Malick Gaye à notre égard montre qu’il a toujours trompé ton père par sa fausse amitié. Va lui réclamer tes biens.

Ce soir-là, un grand froid avait fait rentrer même le Soleil plus tôt dans sa demeure, et dans chaque case brûlait un feu plus ou moins bien nourri. Malick Gaye, étendu sur une natte, réchauffait ses membres qui avaient perdu depuis un certain temps de leur vigueur et de leur souplesse, quand Seydou pénétra dans sa case.

— Oncle Malick, dit le jeune homme après les salutations d’usage, je suis un homme depuis plus de vingt lunes. Je voudrais que tu me rendes ce que père t’avait donné à garder pour moi.

— J’ignore absolument de quoi tu veux parler, fils, dit Malick Gaye, au comble de l’étonnement. Ton père ne m’avait absolument rien donné en garde pour toi, car il m’avait offert les biens dont tu parles.

— Quoi ? Tu prétends que ces biens t’appartiennent ? Le dépôt d’un mort ? Tu veux garder pour toi ce que père t’a confié pour moi ?

— Quelle histoire ! fit Malick Gaye, indigné. Si ce n’était la mémoire de la grande amitié qui me liait à Demba Sali ton père, il y a longtemps que je t’aurais jeté à la porte de ma demeure. Quelle impertinence et quel mensonge !

— Et cette amulette, dit Seydou, diras-tu aussi que c’est un mensonge ?

— Quoi ? Quelle amulette ? interrogea Malick Gaye qui s’était redressé légèrement inquiet.

— Oui, cette amulette qui contient la liste de tout ce que père t’a laissé et qu’il t’avait confié pour moi.

— C’est là une bonne plaisanterie. Cette amulette, comme toute amulette, renferme sans doute quelque prière ou quelque verset du Coran. C’est tout mon enfant.

— Tu vas le voir mon simple gris-gris ! cria le jeune homme qu’avait abandonné le calme déférent qu’il avait toujours et sans aucun effort montré dans ses rapports avec Malick Gaye, l’ami de feu son père.

Retirant la cordelette de son cou, il décousit l’enveloppe de cuir et déchira le bout d’étoffe de l’amulette ; mais ses doigts tremblants laissèrent choir le papier sur la natte. Le bras droit et la main de Malick Gaye redevenus un instant aussi souples et agiles qu’en leurs vertes années s’étaient détendus, et Seydou n’avait pas encore esquissé une génuflexion que les braises rougeoyantes jetèrent une vive et furtive flambée en recevant le papier que leur propriétaire leur avait donné en pâture.

— Alors, jeune homme ? interrogea goguenard Malick Gaye qui s’était recouché indolemment sur la natte. Alors il y a donc ainsi des gris-gris merveilleux qui donnent des biens à souhait ?

… Hélas ! Celui-là a bien perdu son pouvoir, je le crains pour toi.

— Voleur ! Misérable vieillard ! s’emporta Seylou arraché à sa torpeur. J’ameuterai tout le village. Tout le monde saura que tu es un voleur, un homme indigne. Je réclamerai justice.

— Comme il te plaira, mais d’abord sors d’ici, imbécile ! Tu es aussi bête qu’un veau qui vient de naître. Adresse-toi au Créateur. C’est lui qui t’a envoyé chez moi ce soir et auprès de ce feu. Car tu viens de me donner toi-même définitivement tous les biens laissés par ton père. Va-t’en !

Seydou s’en alla ameutant, comme il l’avait promis, tout le village, presque endormi, par ses cris d’indignation. Mais le calme de Malick Gaye qui était sorti de sa case derrière le jeune homme, la componction de ses réponses aux vociférations de Seydou impressionnèrent si bien les gens, chez qui la curiosité l’avait emporté sur la crainte de la froide nuit et sur le bien-être de la douce chaleur des braises dans les cases, que chacun rentra dans sa demeure, s’étonnant de l’audace et de l’impolitesse du visiteur nocturne que l’on avait toujours connu d’une éducation et d’une douceur exemplaires, et qui retourna chez lui accablé et abattu.

— Ton père savait en mourant ce qui allait arriver aujourd’hui ! lui dit sa mère quand il lui apprit ce qui s’était passé.

— Hélas ! reconnut son fils, si j’avais su mesurer mes gestes, je n’en serais pas à devoir réclamer maintenant mes biens sans preuve.

Le lendemain de cette nuit de déception et de colère, Seydou, conduit par son maître Thierno Peulh qui lui avait appris le Coran, auprès de Serigne Madiakaté Kala, exposa au Marabout ses doléances, lui raconta ce que sa mère savait et lui avait appris des relations de feu son père avec Malick Gaye l’usurpateur de son héritage. Il expliqua comment avait été détruite la preuve que son père lui avait passée au cou quelque temps avant de mourir.

Serigne Madiakaté Kala releva bien que cette preuve en effet n’existait pas ou plutôt n’existait plus, cependant il fit appeler le vieux Malick Gaye et lui fit part des affirmations et des accusations du jeune homme.

— Serigne, tout est faux, de ce que t’a raconté cet ingrat, s’indigna Malick Gaye. Tout le monde, à commencer par lui et sa mère, tout le monde connaît mes bienfaits en leur faveur et mon désintéressement qui n’a pas pu ne pas parvenir à tes sages oreilles, Serigne. Et d’ailleurs…

— Revenons à l’accusation, homme ! coupa Serigne Madiakaté Kala. Tu ne reconnais pas avoir reçu en garde des biens que le père de ce jeune homme t’avait confiés pour son fils ?

— Je le nie absolument, Serigne. Il ne peut pas comprendre et ne me pardonne pas que j’hérite à sa place des biens de l’homme dont je fus le seul, le vrai ami, toujours et partout. J’admets assez bien sa déception fort naturelle et la rancœur qui peut être de son âge. Je ne peux même pas lui en vouloir sachant que la parole que profère la jeunesse peut facilement déborder de ses mains. Mais c’est l’indulgence qui blanchit les cheveux.

— Tu es un sage, Malick Gaye, apprécia Serigne Madiakaté Kala.

— Oui ! Serigne, la sagesse est le sûr abri de la bonne conscience.

— C’est certain, reconnut Serigne Madiakaté Kala. Tu as donc reçu les biens de feu Demba Sali, non en dépôt pour son fils, mais en don pour votre vieille amitié ?

— C’est bien cela, Serigne, affirma encore Malick Gaye. Et Dieu seul sait…

— Pour l’instant allons Le suivre, car c’est l’heure de la prière.

En effet Bilal le Muezzin avait déjà appelé une fois les fidèles depuis que le Marabout interrogeait Malick Gaye et Seydou.

Derrière le Maître, disciples et villageois firent la prière de Yor-yor. Après les dernières génuflexions, et les ultimes versets de résipiscence et le salut aux anges gardiens, le Marabout renvoya plaignant et accusé jusqu’à la prière de Tisbar, sans explications et sans avoir tranché leur différend.

Le jeune homme avait parlé avec fougue et emportement sans doute surtout devant le maître de son maître. Cela pouvait être excusable, la colère étant parfois de son âge ; et surtout la sincérité paraissait habiller ses paroles et ses plaintes. L’homme vieux s’était défendu avec sagesse, pondération et indulgence même. Mais le Créateur avait souvent inspiré le savant Maître en d’autres causes aussi, sinon plus, délicates. Et plus d’un jugement de Serigne Madiakaté Kala étaient déjà légendaires dans tout le pays.

Entre repas et prière le Savant Maître avait appelé quelques-uns de ses disciples et leur avait parlé plus bas qu’en ses commentaires du Livre Sacré.

Lorsque Malick Gaye et Seydou Sali revinrent l’un après l’autre dans la vaste demeure au cœur du Village, ils trouvèrent le Savant Maître au milieu de ses talibés et devant eux le plus grand des cercueils habituellement alignés et nus dans un coin de la cour de la Mosquée. Le grand cercueil était recouvert d’un grand pagne teint à l’indigo couleur de guinée neuve.

— Envoie quérir ta mère, dit Serigne Madiakaté Kala au jeune homme, et à Malick Gaye il ordonna de faire venir sa femme. Elles vous seront, leur expliqua-t-il, d’un précieux secours dans l’épreuve qui va vous départager. Ce cercueil nous y aidera, Inch Allah ! Celui de vous deux qui pourra lui faire faire le tour du village sera le véritable héritier de Demba Sali, car si la bonne conscience s’abrite sous la sagesse, c’est toujours pour nourrir la vraie force de l’homme.

Fatou, la mère de Seydou, arriva suivie de Oumou, la femme de Malick Gaye. Leur montrant

Le grand cercueil
recouvert
du grand pagne
teint
à l’indigo guinée neuve.

Madiakaté Kala redit les conditions de l’épreuve imposée au mari de l’une et au fils de l’autre, et à laquelle elles devaient prendre part pour le triomphe de la juste cause.

— Puisque c’est toi qui accuses, ordonna-t-il à Seydou Sali, c’est à toi à t’exécuter d’abord. Seydou à la tête du grand cercueil et sa mère au pied soulevèrent les trois planches assemblées qui servaient de dernier lit aux hommes en ce monde et qui supportaient les cinq arcs reliés par les cinq lattes.

Recouverts
du grand pagne
teint
à l’indigo guinée neuve

La charge était plus que lourde.

Mère et fils partirent lentement pour entreprendre le tour du village. Seydou portait sans faiblir le lourd fardeau, mais pour Fatou la charge était trop pesante. Elle titubait péniblement courbée, et ses faibles forces l’abandonnant, elle s’arrêta et se mit à pleurer.

— Mère, ne pleure pas, supplia son fils, pardonne-moi d’avoir été plus naïf et plus maladroit qu’un enfant en laissant tomber à la portée de la main de ce misérable qui l’a jeté au feu le papier de mon amulette où père avait noté tous mes biens qu’il lui avait confiés. Si je n’avais pas été si maladroit et si naïf hier, je n’aurais pas le malheur de te voir si lasse aujourd’hui ; je n’aurais pas peur que ce voleur, ce faux vertueux trompe Serigne Madiakaté Kala comme il a pu berner père toute sa vie durant. Courage, mère, puisque nous avons par ma faute perdu notre unique preuve et que cette épreuve peut seule témoigner de notre sincérité.

La mère et le fils reprirent

Le grand cercueil
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du grand pagne
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à l’indigo guinée neuve.

Ils finirent le tour complet du village et devant le savant Maître, Fatou s’évanouit presque de fatigue et d’épuisement.

— À votre tour, toi et ta femme, dit Madiakaté Kala à Malick Gaye.

Celui-ci, tête haute, saisit la tête des trois planches assemblées, et poussant Oumou sa femme qui tenait le pied

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du grand pagne teint
à l’indigo guinée neuve,

il avança d’abord à grands pas fermes et décidés. Mais ils ralentirent vite l’allure sous le lourd poids de leur fardeau. Puis Oumou, titubant un peu plus loin, s’arrêta plusieurs fois, et défaillante, obligea son mari à poser comme elle la charge par terre.

— Voyons femme ! s’emporta Malick Gaye. Il nous faut gagner cette stupide épreuve. Redresse-toi !

— Je crois que tout cela ne finira pas à ton avantage ni à ton honneur, et ne te portera pas bonheur ! gémit la femme. Tu aurais mieux fait de rendre à cet homme les biens que son père t’avait confiés pour son fils.

— Quelle preuve a maintenant ce nigaud contre moi ? Puisqu’il a eu la sottise de laisser tomber sur ma natte, à portée de ma main, tout près de mon feu, ce papier que j’aurais été bien fou de ne pas brûler comme je l’ai fait. Quitte cet air pleurnicheur. Reprends ta charge et avance ! Allons, du courage, et marche !

Oumou reprit charge et courage et avança poussée par

le grand cercueil
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à l’indigo guinée neuve.

Ils finirent par faire le tour complet du village et déposèrent leur charge devant Madiakaté Kala et ses disciples.

Le savant Maître les laissa reprendre souffle puis demanda :

— Seydou Sali, soutiens-tu toujours que cet homme veut garder pour lui les biens de feu Demba Sali ton père et l’accuses-tu encore d’avoir brûlé l’amulette qui t’aurait servi de preuve en cas de besoin pour te faire rendre ton héritage ?

Le jeune homme se leva :

— Oui, Serigne, je réaffirme ce que j’ai déjà dit. Cet homme est un voleur et un menteur.

Malick Gaye qui avait repris haleine depuis un moment n’en releva pas moins lentement la tête et sur un ton méprisant déclarait :

— Je n’ai nul besoin de défendre ma réputation contre les accusations d’un jeune fou…

— Et toi, Malick Gaye ? interrompit Serigne Madiakaté Kala, soutiens-tu toujours que feu Demba Sali t’avait laissé ses biens en héritage et non en simple dépôt pour son enfant ?

— Oui, Serigne, je le maintiens !

— C’est bien ! estima Serigne Madiakaté Kala. Nous allons donc juger : que l’on dépouille le cercueil.

Deux talibés s’avancèrent et retirèrent

du grand cercueil
le grand pagne
teint
à l’indigo guinée neuve.

Et deux talibés qui étaient étendus sur les trois planches assemblées soulevèrent les cinq arcs reliés par les cinq lattes du cercueil et se redressèrent…

À l’ahurissement de tout le village et de presque tous les disciples de Serigne Madiakaté Kala, à l’immense joie de Fatou et de son fils Seydou, à l’indicible confusion, l’ineffable honte de Malick Gaye et de sa femme Oumou, les deux talibés qui avaient fait deux fois le tour du village sur les planches assemblées

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à l’indigo guinée neuve

portés d’abord par le fils et sa mère, ensuite par l’époux et sa femme racontèrent ce qu’ils avaient entendu pendant les deux haltes

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à l’indigo guinée neuve

durant ses deux transports autour du Village. Et le témoignage des deux disciples permit à leur Maître de rendre la justice.

L’on parle encore souvent de ce jugement de Madiakaté Kala.

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