L’acmé est si seul – Guillain Méjane
L’acmé est si seul, éclairé seulement
par dessus la tête.
Être et enterré, avant d’effondrer
les mains ont torsadé les fils et branché le bouton
rouge, les mains se sont jointes en porte-voix
pour dire attention trois fois
tout va imploser
partir dans un nuage épais.
Ruinées, les tours ont vécu contre le fleuve,
le fleuve des trois ponts, dont on n’a jamais su
où il coulait.
Chaque nuit les eaux se rendent à leurs sources
et retournent vers les mers chaque jour.
Leurs lits sont creusés de va-et-vient
jusqu’à la fin du mascaret.