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L’abeille – Gertrud Kolmar

L’abeille – Gertrud Kolmar

L’âme menue
De symboles graciles
Plonge dans la corne d’abondance
Du glaïeul matinal,
Puise un lait blanc écumant,
Y émiette des bretzels jaunes,
Suit d’une brise
L’aimable énigme.

Le souffle du vol fait résonner
Des fleurs de gouttes d’or ;
Alors qu’encore elles vibrent,
Elle en détache des bribes.
Ange minuscule,
Flocon bourdonnant,
Elle effleure le battant
De la cloche rutilante.

L’œil de l’enfant,
Que Dieu a brisé
Avant qu’il n’ait tenu aux roses
Son discours lumineux,
S’envole des paupières
Qui à lui sont fermées,
Brun et velouté il est appendu
Aux jardins du soleil.

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