La perdrix – Nérée Beauchemin
Au ras de terre, dans la nuit
Des sapinières de savane,
Le mâle amoureux se pavane
Et tambourine à petit bruit.
La femelle écoute, tressaille,
Et, comme une plume, l’amour
L’emporte vers le troubadour
Qui roucoule dans la broussaille.
Tel un coq gonfle tout l’émail
Et tout l’or de sa collerette ;
Le mâle, dressant son aigrette,
Roule sa queue en éventail.
Mais voici qu’un coup de tonnerre,
Sous les arbres, vient d’éclater,
Faisant, au loin, répercuter
Les échos du bois centenaire.
Et, frappée au cœur en son vol,
Ailes closes, la perdrix blanche,
Dégringolant de branche en branche,
Tombe, mourante, sur le sol.