Je ne saurai jamais – Frédéric Kiesel

Je ne saurai jamais si tu es la plus belle :
Tu changes de visage et de corps si souvent,
Je ne réussis pas à t’apprendre par cœur.
Belle à nouveau détruite, à nouveau inconnue,
Je t’oublie à mesure que je te connais.
Une pluie te recouvre et l’été va renaître,
Ô l’ardente fraîcheur, ô matin périssable,
Jamais tant de jardins ne nous ont entouré,
Jamais la profondeur d’une calme journée
Ne nous fut à ce point émouvante et sensible.
Pour parler, nous n’avons que ce peu de bonheur,
Ce peu de pauvreté radieuse et de peine.