Il y avait trop peu de verts dans ma mémoire – Guillain Méjane
Il y avait trop peu de verts dans ma mémoire,
des verts qui ont rougi d’automne,
des verts qui ont grisé de pluie.
Dans ma tanière, dans mon plein gré
lissé d’oublis et de troubles
les racines trouvent des voies de sortie
vers les clartés nocturnes.
Les voiles blanchis de rêves tapissent mon crâne.
J’étais tombé enfant, mais je ne m’en souviens plus.
Je me souviens seulement des orties sur mes jambes.
Les verts me brûlaient, ils m’ont arraché à la peur de tomber.
Les échappées belles, je ne les retrouve nulle part.