Fin de jour – Nérée Beauchemin
Pourquoi donc, avec plus d’âme
Et plus de naïf amour,
Pour presque rien, je me pâme
Devant cette fin de jour ?
D’où vient, dans le grand silence,
Ce chant qui file, au lointain,
Berce, ondule, se balance,
Revient, s’éloigne et s’éteint ?…
Oh ! c’est ta douce complainte
Qu’une voix de femme dit :
Vieil air qu’une mère sainte
Chantait, quand j’étais petit.
Ce refrain, toujours sonore,
Si vieux ! mais toujours exquis,
Comme il berce et berce encore
Le vieil enfant que je suis !
Je sens qu’un bras me soulève
Plus haut que monte ce chant,
Et m’emporte, comme en rêve,
Dans le ciel d’or du couchant.
Et le rythme de cantique
De ce noël enchanté,
M’enveloppe de musique,
De ciel et d’éternité !