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Fable – Jacques Rigaut

Fable – Jacques Rigaut

Dans ce passage, entre le positif et le négatif, une vapeur flegmatique masquait le zéro. Lancetue le savait bien, il n’y a pas de zéro. D’où cette promenade sur le dos d’un aller et retour, qui ne faisait pas frissonner que les voilettes. Les pavillons en voyelles incarnées le saluaient de leurs balances palmées. En marge, un pendu prospectus l’interpella.

— Je vais jusqu’à cent, répondit Lancefroid.

En distillant des yeux de Française, il obtint du pétrole pour sa pétrolette, et démarra. Une jolie consultante blonde, Couragette, qui était de l’époque, égayait les enfants de foie. Autour d’elle, c’était un synchronisme des battements de cœur tel qu’on s’opposait à ce qu’elle séjournât sur les ponts, « danger, interdit au public ». Elle jouait aux douceurs en compagnie de quelques jeunes chiffons suburbains, lorsqu’un homme, en chiffres et en lettres, s’avança : on a déjà reconnu Lancetard. Les yeux en quinconces, Couragette ; fille sans ponctuation, il n’y a plus d’enfin, abritait dans ses aisselles de la semence de dynamite pendant que Lancelance s’empétrolait dans une mort d’astrakan.

Tôt ou triste, les conjonctions l’emportent.

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