Dernières routes tombées – Guillain Méjane
Dernières routes tombées, c’est
au moment où la nuit terminait.
Assiégée. Une ville, ses gens terrés.
Le port est fermé à la mer, le large
est un à-plat.
Des quais, les eaux sont vides, les retardataires
en épaves.
Sur le front les explosions se répondent.
Et dans le centre de la ville, sur les abris
les explosions vont par trois,
/Perce/Tue
/Rentre/Tue
Des sirènes de secours
/Tombe/Tue.
Des sous-sols, personne n’est sorti.
Sortir pour quoi ?
Après trois jours la faim fait des nausées.
Les escaliers puent, les entrées puent, et
près des jardins,
les sols gelés ne prennent pas les morts.
Une ville est assiégée, ceux qui restent
entre la vie et la mort,
sont les mêmes, qui
ont aimé l’été dernier, en bord de mer.