Dans la forêt – Tomas Tranströmer
Les géants affaiblis sont si enchevêtrés
que rien ne parvient à tomber.
Le bouleau brisé pourrit là,
au garde-à-vous, comme un dogme.
Je remonte du fond de la forêt.
La lumière renaît entre les troncs
La pluie s’abat sur mes toitures.
Je suis la gouttière des impressions.
L’air s’adoucit à l’orée du bois –
De grands sapins, détournés et obscurs,
dont le mufle s’est enfoui dans l’humus de la terre,
lapent l’ombre de la pluie.