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Automne – Louis Brauquier

Automne – Louis Brauquier

I

Naissance de l’automne en ces fumées craintives,
Honteuses des feux de collines de l’été.

Et les oiseaux creusent les figues de Pomone
Dans l’air où claquent les fusils des chasseurs lointains.

Des vapeurs couvrent les labours, cachent les arbres,
S’élèvent du fond des lagunes du Pourra.
Près de ses bords mouvants, sous un ciel de nuages,
Je cueille pour l’hiver la saladelle pâle.

Le cimetière est là, et la paix avec nous.
Des fleurs s’inclinent sous les averses de la nuit.

Je me souviens des mers chaudes où s’engloutissent,
Au mépris de leur mort, les cyclones comblés.

II

La brume s’élève du fond de la lagune.

Fantômes enjambant les limites du champ,
Je les vois m’investir, ramper vers la maison,
En poussant devant eux la blanche solitude.

III

Le bois noir du figuier reparaît hors des feuilles
Qui tombent et tournoient dans le vent de la pluie.

La terre est trop mouillée pour traverser le champ.

Je n’irai pas au bout du sentier de Pomone.

Il fait un temps d’égoïste devant le feu.

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