Au moment où ils tirent à leur fin – Walt Whitman
Au moment où ils tirent à leur fin.
Je songe à ce que renferment, en leurs dessous, les poèmes qui précèdent — à ce à quoi j’ai visé en eux,
A la graine que j’ai cherché à planter en eux,
A la joie, la joie délicieuse, qu’à travers maintes années j’ai mise en eux,
(C’est pour eux, oui, pour eux que j’ai vécu, c’est en eux que ma tâche est accomplie).
Je songe à maintes aspirations chéries, à maints rêves et projets :
A travers l’Espace et le Temps fondus en un chant, à travers l’identité éternelle s écoulant comme un flot,
A la Nature qui, dans sa circonférence, les embrasse, qui embrasse Dieu, au tout joyeux, électrique,
A la compréhension de la Mort, et à l’acceptation exultante de la Mort à son tour autant que de la vie.
De chanter l’accession de l’homme ;
De vous unir, vous, existences diverses et séparées.
D’établir la concordance des montagnes et des rocs et des eaux.
Et des vents du septentrion et des forêts de chêne et de sapin,
Avec toi, ô âme.