A deux heures du matin – Tomas Tranströmer
A deux heures du matin : clair de lune. Le train s’est arrêté au milieu de la plaine. Au loin, les points de lumière d’une ville
qui scintillent froidement aux confins du regard.
C’est comme quand un homme va si loin dans le rêve qu’il n’arrive à se souvenir qu’il y a demeuré lorsqu’il retourne dans sa chambre.
Et comme quand quelqu’un va si loin dans la maladie que l’essence des jours se mue en étincelles, essaim insignifiant et froid aux confins du regard.
Le train est parfaitement immobile. Deux heures : un clair de lune intense. Et de rares étoiles.