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Titina – Kajsa Næss

Titina – Kajsa Næss

Au milieu des années 1920, à Rome. Umberto Nobile partage ses journées entre son très prenant emploi d’ingénieur dans l’aéronautique et les promenades avec Titina, la chienne qu’il a pris sous son aile alors qu’elle errait, mal en point, dans les rues de la ville. Un jour, ce concepteur de dirigeables à la réputation flatteuse reçoit une visite inattendue. En effet, Roald Amundsen, célèbre explorateur norvégien qui souhaite conquérir le pôle Nord, aimerait tenter une nouvelle fois sa chance à bord d’un appareil construit par Umberto. Celui-ci accepte, mais pose ses conditions dont l’une est de participer à l’expédition…

En 1926, l’explorateur norvégien Roald Amundsen commande à l’ingénieur aéronautique italien Umberto Nobile un dirigeable pour atteindre, enfin, le pôle Nord. Les deux hommes, aussi dissemblables que la glace et le feu, embarquent à bord du Norge avec leurs équipes respectives et… Titina, la petite chienne de Nobile, pas vraiment armée a priori pour supporter les conditions extrêmes de l’océan Arctique.

Cette histoire authentique, très médiatisée à l’époque, a inspiré à Kajsa Næss un long métrage d’animation original, qui alterne dessins 2D en couleurs et films d’archives en noir et blanc. Réalisme et poésie font bon ménage dans un graphisme tantôt précis dans les détails tantôt stylisé jusqu’à l’abstraction. Les scènes adoptant le point de vue de l’adorable fox-terrier offrent même de superbes parenthèses oniriques, notamment quand Titina tente de suivre une baleine qui nage sous la banquise.

Le film, quoique destiné en priorité aux enfants, n’élude pas les conséquences tragiques de la rivalité au long cours entre les deux chefs de l’expédition. Mais l’humour est aussi présent, avec une pointe de satire bienvenue, que la réalisatrice pointe l’obsession de la célébrité chez le très hautain Amundsen ou moque les dignitaires fascistes italiens cherchant à tirer profit de l’aventure. Les postures grotesques dans lesquelles elle met en scène Mussolini rappellent, avec malice, le ridicule tyran Charles-V-et-trois-font-huit-et-huit-font-seize du Roi et l’Oiseau, le classique de Paul Grimault.

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